24 juin 2009

Douce France ...

Lundi dernier, j'ai eu le plaisir et l'honneur d'animer un séminaire sur ........ (roulement de tambour) ........ la France ! Rien que ça ! J'avais carte blanche pour 1h, la seule condition était de rentrer dans la thématique. Pas très difficile me direz vous avec une thématique aussi large.

Qu'est-ce que je vais bien pouvoir leur raconter ? 1h ça parait très long, mais c'est aussi très peu pour narrer la belle histoire de notre pays. Devant l'impossibilité de parler de tout, j'ai finalement décidé de leur raconter ma France, celle du jeune sudiste exilé de la Côte d'Azur pour faire une grande école dans le Nord. Le tout assaisonné de quelques clichés sélectionnés avec soin : un zeste de Gustave Eiffel par ci, quelques dés de Brigitte Bardot par là, le tout dilué dans un bon verre de Bordeaux. Si vous voulez goûter mon plat, mes slides sont dispos ici :

Douce France

Seul bémol, c'était un de ces fameux lundis où le tiers du département prend son jour de congé. Mon public était donc un peu plus mince que prévu, une vingtaine de personnes au final. Bizarre, pour commencer le séminaire, ils se mettent à chanter en chœur une chanson du genre de celle qu'on apprend en cours d'anglais au CE1 : Kikimasho, Let's listen ! Hanashimasho, Let's speak ! Utaimasho, let's sing ! etc ... leitmotiv que j'interprète comme : "Bon les gars le petit français va nous envoyer plein d'anglais dans la gueule, mais on va encaisser comme des hommes"

Soit. Au bout d'une heure pile (ça c'est du timing), mon speech touche à sa fin. Bilan : c'était plutôt fun, je crois bien qu'ils ont apprécié ma recette. Je n'en ai vu aucun dormir, et ça c'est déjà une grande victoire (d'habitude la moitié s'endort au milieu des séminaires). Plusieurs d'entre eux ont même pris leur courage à deux mains pour poser des questions dans la langue de Shakespeare, cette fameuse langue qui donne des boutons à nos amis japonais.

Bref un petit moment fort sympathique, qui n'avait certes pas grand chose à voir avec le boulot, mais qui a été bénéfique pour tout le monde, à commencer par moi. Au passage je tiens à prévenir la mairie de Saint Raphaël qu'avec la pub que je viens de leur faire, il ne faudra pas s'étonner si on voit débarquer une colonie japonaise sur la côte cet été :D

21 juin 2009

Bonne fête papounet !

Alors qu'en France on commence à hésiter entre groupe de Jazz en bord de mer, groupe de rock sur la place du village ou DJ en boîte pour fêter dignement la musique en ce premier jour d'été, ici au Japon on fête les Papas ! Alors j'en profite pour faire des gros bisous à mon Padre adoré ! (c'est aussi l'occasion de voir si tu lis vraiment mon blog hihi...).

Bonne fête Francesco !!!


20 juin 2009

Dans les eaux d'Arashiyama

Sur l'initiative de Shililou, fournisseur officiel de bonheur pour masses populaires, l'équipe au grand complet a rendez vous avec la rivière d'Arashiyama pour une aprem rafting !

Après un déjeuner venteux sur les cimes de la gare de Kyoto, entre un Shinkansen et une cérémonie de mariage (oui on se marie dans les gares au Japon), direction les montagnes d'Arashiyama.


Le staff de TomSoya est jeune et cool, on a un peu le temps de papoter en attendant les retardataires. Après avoir enfilé nos combis, tous à la flotte ! On est assez pour remplir deux bateaux, S. remporte le suffrage féminin et se retrouve donc seul homme à bord pour lutter contre le bateau des pirates Mikan ... La descente nous prend 2 bonnes heures, rythmées de rapides 'Jurassic park', de cris de guerre, de batailles d'eau, de baignades au soleil et de sauts de falaises (enfin falaises ... disons que caillou surplombant la rivière serait plus approprié)

Bon j'avoue que si on est à la recherche de sensations extrêmes, mieux vaut passer son chemin ... La rivière est assez calme, particulièrement aujourd'hui. Mais pour le reste le coin est vraiment idyllique, les paysages sont superbes au cœur cette grande forêt où une rivière et un petit train de campagne peinent à se frayer un chemin. L'eau est bonne, les oiseaux gazouillent, l'homme et la forêt chantent leur bonheur à l'unisson (???). Dommage que les singes nous aient snobé !


Voila fin du parcours ! Pratique, il y a un arrêt de train juste en bas de la rivière pour nous ramener au point de départ. Fin de journée, les plus courageux (c'est à dire tout le monde sauf Popeye) vont récupérer des forces dans un resto à Okonomiyaki vers Kyobashi. La panse pleine, le gosier bien arrosé, le muscle saillant et le poil soyeux, chacun rentre chez soi pour une bonne nuit bien méritée ;D

PS: désolé pas trop de photos pour l'instant (rafting et reflex ne sont pas très copains généralement). Mais quelques photos de groupe devraient suivre quand A. (la nouvelle stagiaire américaine) aura un accès internet pour me passer ses photos C'est bon j'ai récupéré quelques photos, elles sont ici comme d'hab.

18 juin 2009

A nous le japonais !

Juste un petit billet pour dire que grâce à S., j'ai maintenant des cours de japonais gratuits tous les jeudis soirs ! SUGOIIII !!! On lui a en effet parlé d'une école primaire à Imazato (à 10 min à pied du dortoir), où des retraités volontaires dispensent des cours du soir aux étrangers. En arrivant, pas un seul étranger à l'horizon ! On a du se tromper, ça ressemble plus à l'amicale des retraités bridgeurs d'Imazato. Mais en fait, en regardant de plus près, des élèves coréens, indonésiens et chinois se sont subtilement glissés dans le décor ... les ptits malins.

Les cours sont vraiment sympas, ce sont presque des cours particuliers (1 prof pour 2-3 élèves en moyenne), les profs sont pas des pros mais pour des débutants comme nous, c'est vraiment parfait. Le japonais par des japonais, juste pour le plaisir :D

Pour les intéressés qui tomberaient par miracle sur cette page, voila comment y accéder :

Taisei Shikiji junior school
3-2-62 imazato nishi higashinari-ku, Osaka
Tel : 06-6972-3872


Agrandir la carte Free Japanese Lessons Osaka, Imazato

Vous cherchez la même chose mais vous n'habitez pas du tout dans le coin ? Allez jeter un coup d'oeil sur ce site. A nous le Japonais !

17 juin 2009

Et le taf dans tout ça ?

Aujourd'hui je vais vous parler un peu de travail. Pas du mien, parce que ça tout le monde s'en f***, mais plutôt de l'entreprise au Japon. J'ai la chance de travailler dans une des plus grosses entreprises japonaises, qui reflète à mon avis plutôt bien le monde professionnel nippon en général.

Je suis bien sûr arrivé avec ma casquette d'européen bien enfoncée sur le crâne, très curieux de savoir comment on s'organise ici, et surtout avec la ferme intention de démystifier la légende du japonais qui sort une Wii par mois et une voiture par minute, le tout sans se suicider à la fin (ou pas toujours en tout cas ...)

Alors comment font ils pour être aussi productifs ? Sont-ils plus efficaces ? Après un mois passé ici, "efficace" n'est pas le premier qualificatif qui me vient à l'esprit. Ils ne le sont ni plus ni moins que nous (bon d'accord mon voisin de bureau est sur le même Powerpoint depuis 2 mois, mais on en connaît tous des comme ça en France ... et il en est à la diapo 72 quand même).


Alors quel est leur secret ? D'après ce que je vois ici, les japonais semblent miser plus sur la quantité que sur la qualité. Déjà il sont beaucoup (désolé, mais ça c'est une vraie idée reçue). Ils sont surtout prêt à passer la moitié de leur vie au bureau s'il le faut. Amis français, prenez en de la graine, LES JAPONAIS AIMENT TRAVAILLER. Officiellement, la journée commence à 8h50 et se termine à 17h30, mais la plupart de mes collègues arrive entre 7h et 8h, et repart vers 19h30 (ça va même souvent jusqu'à 21h). L'autre jour, je me suis réveillé à 3h30 pour voir la finale de la Champion's League dans le hall du dortoir. Et la sur qui je tombe ? La femme qui nous prépare le ptit dej, pépère, en train de laver les tables. Mais qu'est ce que tu fous là ma ptite vieille ?!? (je rappelle que seulement 2 personnes prennent leur ptit dej dans le dortoir, à savoir S. et moi-même, et qu'on le prend à 7h).


Mais pourquoi donc se tuent-ils à la tâche avec autant de plaisir ? La première raison, tout à fait compréhensible pour nous autres occidentaux, c'est la rémunération avantageuse des heures sup. Ok. Mais voila, les heures sup ne sont payées que jusqu'à 19h30, pas après. Il y a donc autre chose. Peut être, me direz vous, que les jeunes s'investissent autant dans l'espoir de monter plus vite ? Non plus, puisqu'au Japon la progression n'est quasiment basée que sur l'ancienneté (et on commence toujours en bas de l'échelle, QUELQUE SOIT LE DIPLOME). La vraie raison est qu'ils ont ça dans le sang. L'entreprise est comme une deuxième famille ici. Quand on se présente à quelqu'un, on évoque inflexiblement son entreprise et son poste avant de donner sa carte de visite (j'en ai déjà 18 après un gros mois passé ici). Ici il n'est pas rare de se faire embarquer dans des nomikai (afterwork entre collègues) pour aller manger et picoler. Néanmoins, j'ai le sentiment d'être arrivé dans un période de transition, où l'influence occidentale commence peu à peu à faire bouger les lignes. Mais ça reste à peine palpable. On sent certaines fois que les japonais sont un peu prisonniers de leur propres codes sociaux. Si vous saviez l'importance qu'ils accordent aux apparences ! Ici, il faut toujours avoir l'air occupé. Et il faut surtout ne pas se faire remarquer. Les autres arrivent à 7h au boulot ? Je fais pareil. Les autres mettent un costard ? J'en mets un. Les autres ne donnent pas leur avis ? Alors je me tais aussi. Alors que chez nous on se bat pour être différent, ici on se bat pour être comme les autres.


Voila j'espère vous avoir avoir un peu éclairé sur le fond. On m'a conseillé de lire "Stupeur et tremblements" d'Amélie Nothomb, qui traite justement du fonctionnement de l'entreprise au Japon et des différences abyssales avec les entreprises occidentales. Il paraît que c'est très caricatural, j'essaierai de me le procurer en français et de vous faire un petit retour pour voir si, oui ou non, la réalité rejoint selon moi la fiction.


Pour ce qui est de la forme, voila mon petit check up à mi-parcours :

J'aime bien :
  • les petites musiques qui viennent égayer la journée, surtout celle de 15h.

  • les horaires (début 8h50, fin 17h30, mais c'est que pour nous les stagiaires)

  • le campus Panasonic, vraiment grand, avec cafét', petit parc, musée, gymnase, terrain de foot, de tennis, salle de muscu, ...

  • la bouffe du midi, plutôt bonne et pas chère

  • la liberté de mouvement (ici on se gère totalement, du moment que le travail est fait)

  • l'ardoise pour savoir qui est parti où et pour combien de temps

  • les discours de chacun des membres après le déjeuner, même si je comprends rien

  • les picnics entre étrangers les jours de beau temps

  • les Panaboards quand ils veulent bien marcher (grands tableaux Velleda avec scanner et imprimante intégrés, assez stylé)

  • ...
J'aime pas trop :
  • la minute "prière" chaque lundi midi, sorte de rappel de l'éthique d'entreprise, qui de mon point de vue fait un peu secte (mais ça n'engage que moi)

  • le repas midi éclair (sonnerie à 11h45, tout le monde rentré au bureau à 12h10, soit 15 min maximum de repas effectif)

  • les réunions mensuelles sur la sécurité ou autres, franchement inutiles

  • les brainstorming de S. (:D)

  • ...
Bon voila un petit aperçu de ce qu'il en est ici. Ce n'est bien entendu que la partie émergée de l'iceberg qu'il vous reste à découvrir, mais si vous voulez en savoir plus, il ne vous reste qu'une solution : me rejoindre et tenter l'expérience niponne avec moi !!! A très bientôt :D

14 juin 2009

Kuraimingu

D'un dimanche à l'autre sans passer par la case départ ! Pas de post cette semaine, faut dire qu'il ne s'est rien passé d'extraordinaire ... si ce n'est mon anniversaire :D

Mais surtout un dimanche sportif comme je les aime ! Rencard cet aprem avec 2 collègues du taf, un français (Shililou) et une japonaise (Popeye), pour aller faire du クライミング , Kuraimingu dans un centre spécialisé. Kézako ? Pour deviner, essayez de prononcer "Kuraimingu" assez vite. Nan toujours pas ? Ce n'est rien d'autre que "Climbing", l'escalade, prononcé à la japonaise !

    

Shililou est un habitué, mais c'est une grande première pour Popeye et moi-même (certes j'ai déjà fait une via ferrata dans ma jeunesse, mais c'est pas tout à fait la même chose). L'endroit n'est pas immense mais super sympa, les gens ont l'air de tous se connaître, et il y en a vraiment pour tous les niveaux et les goûts. Ca tombe bien parce que je suis plutôt extrêmement mauvais. Technique approximative, mauvaises positions, je dépasse pas 2m de haut, bref une vraie quiche lorraine (pardon je sais qu'il y a des lorrains qui me lisent). Bilan sportif : des grosses ampoules sur les mains et des dorsaux qui ont doublé de volume. Voila quelques clichés, le reste est disponible, comme d'habitude, sur ma photothèque.

Pour récupérer, on va se poser au bord de l'autoroute d'une petite rivière, histoire de manger des boules glacées et de planifier le resto de ce soir. Ce sera des てんぷら (tempura , beignets frits) à Kyobashi, dans un petit resto fort sympatypique où on sert du poisson très frais pour pas cher. En plus Shililou est un habitué (oui Shililou est un habitué de tout, mais c'est facile parce qu'il est vieux). S. vient compléter le cercle des trois mousquetaires français, pour le plus grand plaisir de Popeye. La pauvre ... croyez moi, supporter l'humour français toute une journée, qui plus est celui de Shililou, il faut vraiment être costaud. Mais elle s'appelle pas Popeye pour rien ;D

7 juin 2009

Un dimanche en famille


Ce dimanche, j'avais à nouveau rencard avec ma famille japonaise préférée, les Nagaoka. Aujourd'hui, ils m'invitent à assister à un petit festival sportif auquel toutes les familles du quartier viennent participer. Après m'avoir (encore!) invité à déjeuner, Yo. et Yu. m'emmènent sur le terrain (le même que la dernière fois pour le tournoi de Baseball). A peine arrivé, deux organisatrices me sautent dessus et m'invitent à aller participer au premier jeu. Plusieurs équipes d'une dizaine de gosses doivent sauter à la corde en même temps, l'équipe qui tient le plus longtemps gagne. Je dois donc, avec un autre père de famille, faire tourner la corde correctement le plus longtemps possible. Je sais ça paraît simple dit comme ça, mais en fait on rencontre des petits problèmes de synchronisation. On arrive pas à passer le premier tour de corde, on finit 3 fois dernier, c'est la lose intégrale ... Tant pis, on se rattrapera au prochain jeu !

Les jeux s'enchaînent, tous plus débiles les uns que les autres (genre la course où il faut chopper au milieu un pain au chocolat suspendu avec ses dents, ou celle où il faut plonger la tête dans la farine pour attraper un bonbon).


Arrive la fin de journée, dernier jeu sous forme de quizz. Deux enclos sont formés, un animateur pose des questions, et on doit se placer dans le bon camp en fonction de la réponse, Vrai ou Faux. Si on a bon on reste, sinon on est éliminé. Au début on est une bonne cinquantaine, et très vite il n'en reste que 5 et .... je suis dedans ! Moi qui ne comprends pas un traître mot de japonais, je finis 5ème ... Appelez ça comme vous voudrez, moi j'appelle ça du talent ;D


Ensuite, il me proposent d'aller voir leur cousin, qui habite "une grande maison en dehors de la ville". Quand on vous dit ça en France, on s'attend à une villa avec piscine. Mais au Japon, ça veut dire T3 avec parking. Effectivement, comparé à celles que j'ai pu visiter, leur maison est très jolie, très branchée Muji (le IKEA japonais). Leur cousine parle pas mal anglais, et a étudié le français pendant un an, donc profite de mon passage pour évaluer ses restes ... On papote, on prend le thé, on joue à la Wii ... Bref on vit à la japonaise quoi !

Bientôt vient l'heure de manger, ma famille m'invite (oui encore) dans un izakaya dont la spécialité est le boeuf grillé façon 焼き肉, yakiniku. Mmmhhh ... Comme vous pouvez le voir sur les photos, un genre de barbecue est encastré un milieu de la table, et y on cuit soi même la viande.


Pour finir cette journée déjà bien chargée, j'ai rencard avec F., un collègue du boulot pour aller voir la finale de Roland Garros dans un bar. Où plutôt dans le seul bar d'Osaka qui retransmet le match (et encore sur notre demande). D'ailleurs je pense qu'il ne retransmettront pas de match de sitôt, vu qu'ils ont du fermer le bar 2h plus tard que d'habitude à cause de nous ... hihi pas grave, j'ai vu la victoire de Roger, je suis content, je peux aller me coucher en paix.

6 juin 2009

Du judaïsme au Japon (suite et fin)

... "Shabbat Shalom" .

Au moment où ces mots sortent de ma bouche, je me rends compte que je porte mon appareil photo en bandoulière. C'est ce qu'on appelle une entrée fracassante, la prochaine fois j'essaierai avec une pancarte "Worst jew ever" (pour info, il est interdit de prendre des photos pendant Shabbat). Bref, ils me proposent de retourner à la synagogue avec eux, ce que j'accepte bien entendu. L'un deux, Ben, est un businessman américain en vacances au Japon de passage à Kobe pour Shabbat. L'autre, Daniel, est un étudiant israélien en Post Doc de Maths à l'université de Kyoto où il vit avec son fils et sa femme japonaise. Anecdote intéressante, leur mariage fut le premier mariage juif au Japon depuis la 2ème guerre mondiale !

Une fois dans la synagogue, nous discutons autour de quelques apéritifs et rafraichissements. J'essaie tant bien que mal d'accrocher la conversation (croyez moi un anglais et un ricain qui discutent, ça fuse). J'apprends un millier de choses sur le Japon, sur les endroits à voir absolument et qu'on ne trouve pas dans les guides, et bien entendu sur le judaïsme au Japon. Il n'y a notamment que 4 synagogues, ou plutôt selon les mots de Daniel "3,5 synagogues : 1 in here, 2 in Tokyo and another one that is very doubtfully a synagogue". A tout casser, la communauté japonaise est forte de 1000 membres, essentiellement basées à Tokyo. Autrement dit, une grosse cinquantaine dans la région du Kansai ... Ici on ne mange que du poisson à Shabbat, puisqu'il n'y a pas de Shehita ici. On mange très exceptionnellement du poulet importé surtaxé par le gouvernement japonais, mais jamais de boeuf (ce qui est quand même un comble quand on vit à Kobe !).

J'apprends également que la synagogue a été construite par une riche famille juive, les Sassoon, arrivés peu après la deuxième guerre. Les fils seraient toujours les propriétaires officiels du lieu, même s'ils ont quitté le Japon depuis. La mère, elle, serait toujours vivante, et vivrait dans une grande maison typiquement européenne à deux pas de la synagogue. A en croire Daniel, elle vit au 2ème étage et ne sort jamais de chez elle, et personne ne la fréquente si ce n'est pour la nourrir. Le plus fou, c'est que le rez de chaussée a été transformé en musée ! Tous les jours, des gens viennent visiter sa maison pendant qu'elle "vit" au dessus ! Je me demande même si elle est au courant que sa maison est un musée ...

En rentrant, Daniel me présente les autres membres de la communauté venus passer le week end. Au dessus de la synagogue, il y a des appartements pour accueillir ceux qui viennent de loin. Ils sont tous israéliens d'origine, 25-30 d'age moyen, et vivent à Kobe, Kyoto, Osaka ou encore Nara. Comme vous pourrez le voir sur les photos, la synagogue est plutôt jolie, relativement modeste en taille, mais paraît pourtant immense au vu de la minuscule communauté qui l'occupe. Cela crée vraiment une ambiance particulière que je n'avais jamais connue dans aucune autre synagogue. On se retrouve une grosse dizaine pour Shabbat, un Shabbat d'ailleurs assez expéditif et peu rigoureux (l'un deux prie avec une oreillette Bluetooth), mais il n'en reste pas moins très chaleureux.

18h52, fin de Shabbat, vient bientôt l'heure de se séparer. Ben me donne sa carte et me prie de rester en contact (venant du CEO d'une star-up internet qui vit à New York, ça ne se refuse pas). Les autres m'invitent à venir le plus souvent possible. Pourquoi pas la semaine prochaine, puisque la synagogue accueille un grand évènement : une Bar Mitsvah. Juste à titre informatif, la région n'a pas connu de Bar Mitsvah depuis 1992.


Voila that's all folks ! Si vous voulez plus d'info sur la synagogue Ohel Shelomo, vous trouverez ici un autre regard sur cette même expérience. A bientôt pour les prochaines aventures de Rabbi Ponyo :D !!!

Du judaïsme au Japon

Allez, au moins avec un article comme ça, je suis à peu près sûr de ne pas répéter ce que vous trouverez dans les 267 autres blogs liés au Japon...

La question du jour : quelle vision les Japonais ont ils du judaïsme ? Qu'en savent-ils ? Pour m'éclairer sur le sujet, mon premier cobaye sera F-san, l'un de mes rares collègues de bureau dont le niveau d'anglais permet de dépasser le niveau bêta de la conversation entre homo sapiens. Il a pas mal voyagé, fait ses stages en Europe de l'est, contrairement à la plupart de mes collègues qui n'ont jamais quitté leur Japon natal. D'ailleurs ce type est une vraie bénédiction, il est intéressé par tout ce que je peux lui raconter, curieux de tout, mais c'est en plus une vraie mine d'or concernant la culture japonaise. Anyway, à la simple évocation du mot "Jewish", il me coupe et me lance : "Really you are Jewish ? But I thought you were French ... " OK jeune homme, installe toi confortablement, cette conversation risque de s'éterniser. Au fur et à mesure, je me rends compte qu'il sait quand même certaines choses. Il fait juste un énorme amalgame entre religion et origine ethnique. Mais comment lui en vouloir, quand bien même en France certains confondent arabes et musulmans ?

Finalement, à force de pauses saké café, ses questions gagnent en pertinence : "Are you a Hebrew ?" Bon allez je réponds à celle là, mais après c'est fini, parce que j'entends au loin une voix qui semblent dire "Casse toi avant qu'il ne se rende compte que t'es pas plus feuj que Rabbi Jacob". Car comme chacun sait, ma maitrise du sujet flirte dangereusement avec le néant.

Il faut savoir que F-san fait plutôt figure d'exception. Plus généralement, les japonais ne connaissent rien du judaïsme, si ce n'est la Shoah. Ce midi, j'ai retenté l'expérience à table, et ce n'est qu'au bout de 10 minutes, après avoir évoqué la seconde guerre mondiale, que l'un d'eux me lâche : "Hai, yudaya ! like Einstein right ?".

Venons en maintenant au Judaisme au Japon. Après avoir successivement tapé "synagogue Osaka", "synagogue Kansai", puis "synagogue Japon"sur Google, j'obtiens un semblant de réponse. La synagogue la plus proche se trouverait à Kobe, terre d'accueil des civilisations occidentales. Au passage, vous trouverez ici la narration de ma première virée à Kobe. Je trouve facilement la fameuse synagogue Ohel Shelomo
La synagogue Ohel Shelomo, Kobe
, en plein coeur de Kitano-cho. D'allure plutôt modeste, elle a surtout l'air très vide. J'essaie de rentrer, mais il n'y a visiblement personne. Après ma visite du jardin Sorakuen, je retente ma chance, mais en vain. Je rappelle que nous sommes Samedi, jour du Shabbat, autrement dit le seul jour où je suis à peu près sur de trouver un être vivant ici. Mais la fatigue et la chaleur ont vite raison de mon acharnement. Je traverse à nouveau la rue Kitano (et non pas la rue Kétanou) direction la maison, quand je tombe nez à nez avec une belle brochette dont l'allure ne laisse pas de place au doute : la barbe et la kippa pour l'un, le costume noir et la casquette de baseball pour l'autre.
"Shabbat Shalom" ...

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Kobe la cosmopolite

Ce samedi, cap sur Kobe moussaillons ! Je me sens d'humeur à aller brouter avec les boeufs qui boivent de la bière et se font masser en écoutant du Johannes Brahms. A moins qu'un tremblement de terre ne vienne gâcher la fête. Voila c'est fait, les deux gros clichés ayant été cités, passons au vrai Kobe.

Arrivé vers midi à la gare de Sannomiya, il ne me faut pas plus de 2 min pour trouver un point touriste et une carte de la ville (+1 pour la mairie de Kobe :D) La ville est grosso modo coupée en deux par le tremblement de terre la ligne de train régionale : le Nord et son quartier européen Kitano, et le Sud avec son fameux port et ses commerces. Passé touriste professionnel depuis peu, je décide de me limiter aujourd'hui au Nord.

Kobe est très certainement la ville la moins japonaise qu'il m'ait été donné de visiter ici. Elle fut pourtant brièvement la capitale du Japon (pour ceux qui suivent depuis le début, ce n'est que la 4ème après Kyoto, Nara et maintenant Tokyo). Elle fut la première à s'adonner au commerce international en ouvrant son port au pays de l'ouest au début du siècle. Kobe compte aujourd"hui près de 50.000 étrangers et pas moins de 100 nationalités différentes, avec une majorité visible d'européens, d'indiens, de chinois et de coréens (bon d'accord les majorités chinoise et coréenne sont moins visibles je vous l'accorde). Et on s'en rend très vite compte en flânant dans le quartier de Kitano. Kitano-Cho, c'est un peu le Beverly Hills de Kobe. C'est sur cette colline que les riches armateurs négociants ont fait construire au XIXème des résidences de luxe à l'européenne. Pour les japonais, ce quartier représente le comble de l'exotisme. Moi je me sens à la maison ... Une fois n'est pas coutume, les japonais se sont emparés de cette spécificité européenne avec le tact qu'on leur connait, à savoir des drapeaux français et anglais tous les 3 mètres, un restaurant sur deux qui se prétend haute gastronomie française et une ribambelle de franponais. Quoi je ne vous ai pas encore parlé du franponais ? Aie je commence à être sérieusement à la bourre sur mon blog ! Note perso : prochain billet spécial sur le franponais et l'engrish.



En me baladant au gré des ruelles ombragées (29°C quand même), je tombe tour à tour sur la Mosquée de Kobe, l'église Baptiste, Catholique, Orthodoxe, et enfin la Synagogue Ohel Shelomo. Que tous les lecteurs qui partagent de près ou de loin les convictions religieuses de Ponyo se rassurent, vous aurez droit très bientôt à un billet spécial.

La Kitano street est la rue la plus emblématique de cette invasion occidentale, illustrée par l'ancienne ambassade du Panama ou encore la Ben's House. Ben était un vieux chasseur anglais qui a accepté d'ouvrir son ancienne demeure au public, médusé devant sa cheminée, sa chaise à bascule et sont tapis en peau de tigre. Mais malgré tous mes récents progrès dans la langue de Yoko Ono, je ne parviens pas à négocier le prix d'entrée. Tant pis Ben, une autre fois peut être ...

Next target : le jardin Sorakuen ! Kobe a tout de même réussi à conserver une once de sa propre culture. Le jardin faisait partie de la demeure de Kodera Kenkichi, ancien maire de Kobe. Ouvert au public en 1941, il ne reste plus que le jardin, sa maison ayant été détruite pendant la guerre, ainsi que la maison d'un certain Mr Hassam, un commerçant indien dont l'opportunisme l'a conduit dans les hautes sphères de l'intelligentsia locale. Bref, encore un magnifique jardin qui vient embellir ma merveilleuse collection. Bonne visite :D


C'est tout pour cette première partie ! Programme du prochain épisode à Kobe : le port, Chinatown, les restes du tremblement de terre, le Arima-onsen, et sûrement un peu de shopping à Harborland. Car comme disent les japonais à propos de la mode : "If you can't go to Paris, go to Kobe". Moué.

2 juin 2009

Entre Gaijin


"Merde ce serait pas un gaijin droit devant ? ou alors c'est une de ces teintures rousses débiles dignes des apprentis yakuzas qui squattent Dontonbori ? Merde, c'est un gaijin! je fais quoi, je l'ignore ? je souris ? je dis bonjour ? nan il va avoir l'impression que je suis le petit nouveau qui vient juste d'arriver, alors que ... bon c'est vrai que je suis le petit nouveau qui vient juste d'arriver. Bon allez détends toi, lâche un petit sourire en coin. Ou alors fais comme si tu l'avais pas vu. Pourquoi il regarde partout SAUF vers moi ??? Merde alors il est dans la même galère que moi c'est ça ? Bon sors ton téléphone, fais style de chercher un truc. Regarde par terre cette belle bouche d'égout. Il s'approche ... On se croise, j'ai pas regardé, lui non plus. Ouf, c'est fini. Enfin ... ça aurait pu l'être si je ne m'étais pas retourné pour jeter un dernier coup d'oeil. Parce qu'évidemment, il a fait pareil. Damn"


(largement inspiré du blog "an englishman in osaka", mais tellement véridique que je me devais de me l'approprier)